Menaces

 

Chaque habitant de la Suisse sollicite pour ses besoins 397 mètres carrÉs de surfaces construites. Un tiers pour les voies de communication.

Le sol est une ressource qui se régénère extrêmement lentement. Depuis quelques décennies, la destruction des sols progresse à une allure impressionnante et leur fertilité est sévèrement compromise.

Les sols insuffisamment parcourus par les racines sont facilement érodés sous l’action de l’eau et du vent. Ce phénomène est d’autant plus remarquable lorsqu’il se manifeste par exemple par des glissements de terrain à la suite de pluies prolongées. Cependant, l’érosion est avant tout un processus continu et souvent discret, capable d’emporter de manière indicible des quantités considérables d’humus hors des terrains en friche.

L’extension des villes et surfaces construites exige en Suisse la destruction d’un mètre carré de sol par seconde. Il s’agit là d’une stratégie de développement bien peu prévoyante car la disparition progressive des terres fertiles fait inexorablement augmenter notre dépendance alimentaire vis-à-vis de l’étranger.

Mais la qualité des sols en elle-même est elle aussi menacée. Par le biais de l’air, des précipitations ou des modes d’exploitation, les substances les plus diverses viennent s’accumuler dans le sol. A partir de certains seuils de concentration, elles peuvent devenir dangereuses pour les microorganismes mais aussi pour l’homme et l’animal.

L’intensification de l’agriculture menace elle aussi la fertilité des sols. L’utilisation de machines de plus en plus lourdes entraîne un compactage de plus en plus profond et de plus en plus fort qui finit par dépasser la capacité de régénération des sols. Suite à ces altérations physiques, l’eau a de plus en plus de difficultés à s’infiltrer. On aboutit ainsi à une situation paradoxale où l’intensification de l’agriculture, conçue pour faire augmenter les rendements, contribue justement à les faire baisser. 

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